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Je suis une jeune photographe et vidéaste belge de 26 ans, diplômée de l’ESA Saint-Luc à Liège et de l’ERG à Bruxelles.

Mes différents travaux, réalisés en immersion dans des contextes socio-culturelssouvent minoritaires et marginaux, parlent de l’humain. Pour moi c'est un appel, une évidence.

A la suite d’une mission photographique pour la ‘’7ème Biennale de Photographique en Condroz’’ en 2015, le cinéma documentaire s'installe dans ma démarche artistique aux côtés du son, de l'écriture et de la photographie, comme un nouvel outil et prétexte pour m'aventurer à la rencontre du vivant.
 

Lauréate de la bourse Vocatio en 2019, cadreuse pigiste à la RTBF, j'anime également - à l’AKDT et dans différents coins de Belgique - divers ateliers de procédés numériques, anciens et alternatifs de
photographie.

 

Je poursuis actuellement une résidence en écriture cinéma-documentaire aux Ateliers Varan de Paris.

Ces images mettent en lumière la peau des manifestations féministes chiliennes de Valparaiso et Santiago, d’octobre à décembre 2018. Ces femmes, et transgenres à l’identité féminine, qui descendent dans les rues pour crier leurs espoirs, bloquent la circulation, tatouent les murs de leurs fêlures et laissent leurs revendications courir sur les trottoirs …

Outre l’égalité salariale, le même accès aux soins de santé que les hommes, une nouvelle loi de condamnation pour les féminicides et violences LGTBQ, le droit à l’avortement, l’accès pour des personnes transgenres à un monde du travail moins sectaire, des actions visant à abolir le sexisme et le harcèlement de rue où qu’ils trainent encore … Elles veulent ramener la magie dans la politique et la politique dans l’espace du vivant : la rue, les rituels, la matière et la chair. 

J’ai suivi plus précisément 20 d’entre elles, de tous âges, que j’ai photographiées et interviewées à propos de leur lutte, leur histoire. Elles sont mères, hétéros, lesbiennes, artistes, écrivaines, dessinatrices, survivantes de la dictature, pensionnées, photographes, étudiantes, psychologues, musiciennes, … Elles s’appellent Amaru, Catalina, Astrid, Carolina, Mafé, Valeska, Ximena, Silvia, Irina, Eli Neira, Pamela, Victoria, Leonora, Camila, Marlore, Erica, Elba et Loreto.

 

Leurs témoignages sont des récits vivants qui voyagent dans le temps, de la période précolombienne à aujourd’hui. Ils mettent en lumière, entre colonisation et dictature, des années d’oppression, de discrimination et de persécutions de genre, des pouvoirs ancestraux réprimés, des crises identitaires, des corps métissés par le viol, torturés, mutilés, dissimulés, exilés. 

Elles me racontent qu’il y a plusieurs siècles, au temps des civilisations précolombiennes, les femmes possédaient plusieurs dons de sorcellerie et une connexion singulière à la nature et qu’il existait bien souvent une fluidité entre les genres. Chez le peuple Mapuche, les travestis et homosexuels, considérés comme des êtres magiques, détenaient et détiennent toujours le privilège d’être « Machi » (chamane) aux côtés des femmes de la communauté. Ces féministes chiliennes dénoncent alors la vision du genre binaire, exclusive et normative, imposée par les colons espagnols et l’église catholique, qui a retranché les femmes et personnes LGTBQ dans des existences précaires.

 

Elles accusent également l’impunité judiciaire dans laquelle s’est pérennisé ce patriarcat qui, selon elles, justifie, presque légalise, aujourd’hui au Chili, les innombrables violences dont elles sont encore victimes actuellement. 

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