
Session #3 ― Paris 2025
La troisième session du Prix Mentor s'est déroulée devant un jury de professionnel.le.s de l'image et le public le jeudi 22 mai à 19h00 à La Scam au 5 Avenue Velasquez 75008 Paris.
Nous avons le plaisir de vous annoncer les deux lauréats du Prix Mentor :
Caroline Andrivon, a reçu le vote du jury avec sa série Au carré
Benoît Durand a reçu le vote du public pour sa série 2024 : en attendant la révolte
Ils participeront à la finale du Prix Mentor 2025, qui aura lieu le 4 décembre à la Scam Paris.
Nous avons le plaisir de vous annoncer les sept photographes sélectionné.es de la troisième session de l'année du Prix Mentor, qui se déroulera à Paris en partenariat avec la Scam.
Nous remercions les membres du jury qui ont donné leur temps et expertise. Pour cette session nous avons eu le plaisir d’accueillir :
Églantine Aubry - Curatrice & Scénoraphe, Festival Les Docs de Noirmoutier
Martin Barzilaï - Photographe & Enseignant
Sylvie Dannay - Rédacteur photo multimedia, La Croix
Gérard Uféras - Commission des Images Fixes, La Scam
Patrick Cockpit - Photographe et Administrateur, Freelens
Nous remercions les auteur.es participants pour le projet qu'ils ont présentés :
– Romy Alizée, Passages Délicats
– Julien Athonady, En fermant ma porte
– Joseph Gobin, Riverside
– Salomé Hévin, Misto
– Caroline Ruffault, Le ciel est plus grand au Texas
© Caroline Andrivon Finaliste du Prix Mentor 2025 Paris


© Benoît Durand Finaliste du Prix Mentor 2025 Paris
Lors des sessions du Prix Mentor, les photographes et le public ont eu le plaisir d'assister aux premières Rencontres de La Scam pendant que le jury délibèrait. Depuis de nombreuses années la Scam s'engage auprès des photographes : répartition des droits d'auteurs issus de leurs œuvres, dotation et création de Prix photographiques (Roger Pic, Brouillon d'un rêve, Mentor…), conseil juridique et fiscal, accompagnement social, mise à disposition d'espaces de travail...
Partenaire historique du Prix Mentor, la Scam propose aujourd'hui des rencontres centrées sur les pratiques des photographes et les difficultés qui peuvent traverser leurs carrières. Pendant les délibérations du jury, un.e invité.e professionnel.le témoignera de son parcours afin de partager réflexions et conseils sur le métier et ses évolutions.
Pendant les délibérations, Sandra Reinflet, présidente de la Commissions des Images Fixes, a animé une rencontre avec Stéphanie Lacombe, photographe et lauréate de la bourse Brouillon d’un rêve Photographie et Dessin 2024.
FINALISTE DU JURY : CAROLINE ANDRIVON, AVEC SA SÉRIE AU CARRÉ


Souvent oublié, parfois méprisé, le personnel ménager des hôtels remet en état, chaque jour, les chambres et les parties communes.
Généralement ce sont des femmes. Elles se plient, se tordent, se contorsionnent, s’adaptent au lieu exigu, pour être le plus rapide possible, et continuer sur les chambres suivantes. Elles doivent à la fois donner une bonne image de l’établissement, respecter une cadence infernale, une exigence de propreté irréprochable sans aucune reconnaissance.
Pourtant , je les vois gracieuses, l’enchainement de ces gestes précis forme une chorégraphie qui se mêle au décor.
J’ai suivi le quotidien d’une de ces femmes de chambre pendant plusieurs mois jusqu’à ce qu’elle soit remerciée. Emploi jetable, remplaçable mais indispensable, symbole d’une précarité et d’une pénibilité au travail.
Née en 1987 à Mont Saint-Aignan et originaire des Hauts-de-France, Caroline Andrivon est une photographe basée à Toulouse.
Après un DUT en gestion urbaine et une licence de médiation sociale, elle effectue huit ans de métiers saisonniers et d’accompagnement du jeune public de Lille à Perpignan, en passant par les montagnes alpines. Elle obtient ensuite une licence en photographie à l’ETPA Toulouse et en sort lauréate du Grand Prix en 2023.
Elle mène depuis des projets d’ateliers de création avec le jeune public. Sa série “Vous nous portez le poids” est exposée à la galerie Photon en 2023.
Elle est actuellement en résidence de création avec l’association ImageSingulières dans le Vigan. Sa série “Bon baiser de la vallée heureuse” sera prochainement exposée dans le cadre du festival Lum dans le Couserans.
FINALISTE DU PUBLIC : BENOÎT DURAND AVEC SA SÉRIE 2024 : EN ATTENDANT LA RÉVOLTE


2024 : en attendant la révolte interroge une société où la domination ne passe plus par la force, mais par une soumission douce, intériorisée. Inspiré par les travaux de Pierre Bourdieu, le projet montre comment les
individus finissent par accepter un ordre injuste non par peur, mais parce qu’ils l’ont incorporé – c’est la violence symbolique.
On retrouve aussi l’idée d’hégémonie culturelle chère à Antonio Gramsci : le pouvoir se maintient en imposant ses valeurs comme universelles, et en obtenant le consentement des dominés. Ainsi, les dominés participent eux-mêmes au maintien de leur domination, dans une logique de consentement à l’ordre social.
2024 met en lumière cette contradiction : dans un monde où les libertés sont rognées, la majorité continue à obéir, parfois à aimer l’ordre en place, les signes de contrôle se mêlent à ceux du quotidien. L’image devient alors le lieu d’un doute, d’un trouble, d’une faille possible dans l’acceptation passive. Cette série est une tentative de rendre visibles les mécanismes invisibles du contrôle, de troubler l’évidence et de questionner ce que nous acceptons aveuglément.
Benoît Durand est un photographe français qui a grandi en banlieue parisienne avant d'étudier le journalisme à l’EFJ. Il découvre la photographie au cours de son cursus. En mars 2017 pour la journée internationale du droit des femmes, il expose à Levallois un projet intitulé Demain ne changera rien sur la condition des femmes réfugiées syriennes au Liban où il a vécu plusieurs mois.
En 2018, il se spécialise avec la formation « Documentaire et écritures numériques » cofondée par Hans Lucas et l'Université de Perpignan à Carcassonne pendant un an et intègre le studio Hans Lucas.
Depuis son travail a été publié dans Le Monde, Courrier International, l'Obs, l'Express, Le Figaro Magazine, Grazia, La Croix, Libération, Le Parisien, L'Humanité, De Standaard, M le Monde,...
RENCONTRE DE LA SCAM : STÉPHANIE LACOMBE : PHOTOGRAPHE POPULAIRE
Stéphanie Lacombe est née en 1976 à Figeac, dans le Lot. En 2001 elle est Dîplomée de l’école Nationale supérieure des Arts décoratifs de Paris (ENSAD). Photographe, elle est invitée en résidences de création par les Centres d’art et les institutions. Son langage photographique se rapproche du documentaire-direct faisant dialoguer textes et images. Ses séries sont une exploration de la vie quotidienne des classes populaires sur des thèmes aussi élémentaires que se loger, se déplacer, consommer, se divertir et se nourrir, à l'instar de sa série La table de l’ordinaire, scènes de repas ordinaires, ou dernièrement Hyper Life, portraits d'usagers sur un parking de supermarché.
Sélectionnée par Paris 2024 pour la création de deux affiches artistiques des Jeux olympiques et Paralympiques (2023), lauréate de la Grande Commande de la BnF en 2022, du prix l'OBS en 2020, Prix Nièpce en 2009, elle est lauréate de la Fondation Lagardère en 2006, a reçu le Grand prix de la photographie documentaire et sociale de Sarcelles en 2008, et Sebastião Salgado lui remettra le prix spécial du jury Agfa en 2001.
Son travail est exposé en France et à l’étranger (Argentine, Hong Kong, Espagne, Finlande), il est également publié dans la presse (L’Obs, Courrier International, la Revue XXI, Zadig, Libération, Le Monde). Elle transmet son expérience de femme photographe à l’occasion d'ateliers pratiques et pédagogiques autour de la photographie (Fondation Cartier, les Ateliers du Carrousel, le centre d'art Diaphane, Le centre méditérannéen de la Photographie, la Maison Robert Doisneau, Les Rencontres d'Arles).

© Stéphanie Lacombe
