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Session #6 ― Paris 2024

La Session #6 du Prix Mentor 2024 s'est déroulée à Paris à la Scam le jeudi 12 décembre à la SCAM.

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Nous avons le plaisir de vous annoncer les deux lauréats du Prix Mentor de cette année :

 

Zoé Bernardi a reçu le vote du jury avec sa série Mon Héritage

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Matthieu Marre a reçu le vote du public pour sa série Hypnose

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Ils participeront à la finale du Prix Mentor 2024, qui aura lieu le 12 décembre à la SCAM au 5 Avenue Velasquez, 75008 Paris.

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Nous remercions les membres du jury qui ont donné leur temps et leur expertise. Pour cette session nous avons eu le plaisir d’accueillir :

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Églantine Aubry - curatrice, scénographe, accompagnatrice de projets photos

Martin Barzilai- Enseignant, Lycée Brassai

Sylvie Hugues - Directrice, Festival du Regard

Steven Wassenaar - Photographe, Commission des Images Fixes, La Scam

Gaëlle Abravanel - Photographe et Administratrice, Freelens

Merci à tou·te·s les autres candidat·e·s qui ont participé à cette session pour la qualité de leur travail :

Léonor Lumineau, Fashion Monsters
Chau Cuong Lê, Dans l'épaisseur fragile des neufs croix
Vanda Spengler, Bestiaire d'un été Bestiaire d'un été
Mila Nijinsky, Costumes de chairs
Oleñka Carrasco, Patria Chapitre I : Maison prêtée pour un deuil

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© Zoé Bernardi Finaliste du Prix Mentor 2024 Paris

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© Matthieu Marre Finaliste du Prix Mentor 2024 Paris

FINALISTE DU JURY : ZOÉ BERNARDI AVEC SA SÉRIE MON HÉRITAGE

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Mon Héritage est une série sur ma famille. Entamée durant le premier confinement, elle est d’abord née de la nécessité de nommer ce qui constituait, pour moi, famille : j’ai commencé à photographier mon père, un vieux hippie, ma mère, une ex-punk, mon beau-père, un ancien forain, et ma grand-mère, une
petite vieille aux cheveux roses. Pendant 5 ans j’ai célébré l’amour qui forme le ciment de notre famille rafistolée. Faite de contrastes, pudeur et extravertie, allègre et dramatique, je fais l’inventaire de tous les gestes, couleurs, motifs et visages qui constituent notre quotidien. Comment trouver ma place parmi mes proches, dont le credo du “no future” a été contredit
par ma propre existence ? Qu’est-ce qui “fait famille”, et où est la limite avec la communauté ? Performance d’équilibriste entre jeux de mises en scènes et l’enjeu de ne pas céder au spectaculaire de ce qu’ils sont : des “personnages qui performent leur propre existence”. Le séquençage me permet d’injecter le mouvement qui les anime, et l’argentique de conserver la dimension artisanale de l’image et sa temporalité lente. J’observe comment de notre marginalité située nous faisons un chant d’amour universel. Les autoportraits, disséminés ici et là, montrent mon regard au travail, et rappelle
que voir n’est jamais un acte neutre. En les observant, je fais en creux mon portrait ; ainsi, c’est mon intimité gaiement éventrée qui est donnée à voir

Après des études littéraires, la découverte de l’image fixe et mouvante vient bouleverser mon rapport au monde en 2019, j’intègre les Beaux-Arts de Paris au sein de l’atelier
Valérie Jouve, Agnès Geoffroy et Clément Cogitore, dont je sors diplômée avec les félicitations du jury en juin 2024. Je m’attelle à montrer la puissance de la singularité, et
comment la marginalité s’articule en miroir de la norme. J'utilise l’intimité comme lieu d’expérimentation et me suis tournée vers mon cercle communautaire proche, vers les
minorités sexuelles, sociales et de genre, les monstres qui n’en sont pas. Entre intime et social, douceur et violence, monstruosité et poésie, soin et plasticité, j’hésite à dessein.
J’ai eu le plaisir d’exposer à Photo Saint Germain, au Centre Culturel Jean Cocteau, à la Fondation Ricard et au Palais de Tokyo. Depuis 2024, je suis résidente aux ateliers Wonder.

FINALISTE DU PUBLIC : MATTHIEU MARRE AVEC SA SÉRIE HYPNOSE

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Hypnose est un projet de livre. C’est le fruit d’un important travail de laboratoire. Des tirages sur papiers anciens qui, indépendamment du plaisir ludique et esthétique que leur usage m’apporte, ajoutent une nouvelle lecture aux images, une entrouverture, une fêlure, que je guette à la prise de vue, comme au développement ou au tirage.

 

Ce que je recherche en photographie tangue entre le mystère et l’amour. Cela se traduit par une sorte de mystique de la photographie. Mystère de l’ordre du monde. Mystère du silence en soi. Mystère du lien.

 

Le projet est toujours le même : celui d’une improbable élucidation. « Chacun de nous ne parle qu’une seule phrase, que seule la mort peut interrompre » (Barthes citant un confrère).

 

Alors je cherche inlassablement les termes de cette phrase dans les images que mon appareil produit.

Je suis né dans le Lot. J’ai été très marqué par la poésie du lieu. Un voyage à 20 ans où je découvre la photographie et son étonnant pouvoir d’ancrage. Puis des études d’anthropologie axées sur la mort avec un master sur les soins palliatifs. Une photographie marquée par une nécessité de rendre compte d’une frontalité du réel en prenant en compte l’implication de l’observateur, dérivant au fil des années vers une photographie explorant un autre type de réalité, celle des songes, des choses dissimulées dans les plis de la psyché, de leur possible réification dans la banalité de l’image photographique.

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