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Session #2 ― Bordeaux 2022

La Session #2 du Prix Mentor 2022 - Bordeaux, en collaboration avec le Festival Itinéraires des Photographes Voyageurs, s'est déroulée le vendredi 8 avril à l'Espace Saint Rémi au 4 rue Jouannet.

Nous avons le plaisir de vous annoncer que ce fut un doublé gagnant pour David Siodos avec sa série Sauvage, ayant reçu le vote du jury professionnel ainsi que le vote du public présent. David non seulement participera à la finale du Prix Mentor 2023, qui aura lieu à la Scam (Paris) le 8 décembre, mais il a aussi reçu une invitation du festival Itinéraires des Photographes Voyageurs pour exposer lors de leur 33è édition en 2023. Une belle rencontre grâce au Prix Mentor !

Nous remercions les membres du jury qui ont donné leurs temps et expertise. Pour cette session nous avons eu le plaisir d’accueillir :

 

- Vincent Bengold, Directeur - Festival Itinéraires des Photographes Voyageurs

- Marc Bertin, Redacteur en Chef - Junkpage

- Céline Musseau, journaliste Culture - Sud Ouest

- Bénédicte van der Maar, Présidente - Commission des Images Fixes, La Scam

- Perrine Meric, Administratrice - Freelens

© David Siodos Finaliste du Prix Mentor 2022 Bordeaux

Merci à tou·te·s les autres candidat·e·s qui ont participé à cette session pour la qualité de leur travail :

- Samy Ait Chick, Grandir dans un bidonville

- Noémie de Bellaigue, Les filles de Kandi

- Clément Marion, Phoenix

- Eric Rumeau, Les orbes du temps

FINALISTE DU JURY & DU PUBLIC : DAVID SIODOS AVEC SA SÉRIE SAUVAGE

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Perdu dans la forêt, j'errais sans but, loin des pesantes réalités du monde. Soudain, un bruit vint percer le silence. Un craquement incongru qui aussitôt, me fit prendre conscience que je n'étais pas seul. Face à moi, un homme se tenait debout. Entre défiance et questionnement, il blottissait un chat contre son pull déformé et troué. Le cheveu hirsute, il ne détournait pas le regard, ne faisait aucun mouvement, il était comme pris au piège.

Tel un naufragé, il avait trouvé refuge au milieu du néant. Un bois, en bordure du monde civilisé, marquait sa terre d'asile. Son campement précaire, niché au cœur des arbres, était érigé comme un monument. Au mépris des institutions, sa présence semblait marquer un scepticisme vis-à-vis de notre civilisation triomphante. Comme noyé dans sa solitude, il paraissait perdu, confus, désorienté. Mon urgence n'était pas la sienne. Son temps n'était pas le mien. Il était d'une autre essence, d'une autre hauteur. Comme hypnotisé, je suis resté plusieurs mois à l'écouter me raconter son histoire. J'assistais, impuissant, à la noyade d'un homme qui ne maîtrisait en rien son destin. Destin, dont il ne soupçonnait pas vraiment qu'il en était le père et l'artisan.

« Je suis malade, je ne suis plus en mesure d'affronter le monde. Je vis reclus ici car je fuis le regard des autres. Les gens comme moi font peur... »

Franck, Toulouse, septembre 2020

Au delà de l'inquiétante anomie de ces existences, quel sens attribuer à ces personnes qui semblent se détourner du monde avec une sorte de souveraineté et terrible mépris ? Que tentent d'exprimer par leurs souffrances ces individus qui se détruisent sous nos yeux ? Ce sont ces questionnements qui ont animé nos rencontres. Je le suivais telle une ombre, je l'écoutais. Il m'écoutait. D'une rencontre hasardeuse, il était devenu un ami. Il souhaitait reprendre le dessus mais comme beaucoup de malades psychotiques, il avait tendance à idéaliser. La pauvreté rend innocent. A cause du rêve surtout. Et de l'espoir. Impératif espoir. Il faut rêver absolument. De n'importe quoi. D'autre chose et d'autre part. Rêver à n'importe quel prix. Rêver, c'est voyager déjà... C'est partir un peu.

Rien ne me prédestinait à devenir photographe. Né d'une famille modeste, la discrétion et le labeur étaient les rouages de mon éducation. Je ne faisais pas de vagues et suivais un parcours classique sans relief. Plus tard, je débutais ma vie professionnelle mais je ne parvenais pas à m'accomplir totalement. Par hasard, la photographie a changé ma vie. Sensible et curieux, le destin m'a ouvert les portes d'une exposition non loin de chez moi, à Toulouse. Le travail du photographe Willy Ronis était mis à l'honneur et pour la première fois dans ma vie, je me sentais parfaitement à ma place.

Dès lors, je décidais de parcourir la rue à la recherche d'une scène de vie, d'une émotion unique. J'étais perdu mais totalement heureux. Plus tard, je me retrouvais à arpenter les abords du périphérique pour documenter la vie de ceux dont on ne parle pas. Depuis, mon travail se concentre sur la vie alternative via des projets mettant en avant la marginalité à travers des lieux différents. Au travers ma photographie, je m’attelle à présenter un monde difficile et reclus sous un angle humain et poétique.

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