Coline Jourdan est photographe plasticienne née en 1993 à Lyon.
En 2012, elle entre à l’École Nationale Supérieure d’Art et de Design de Dijon où elle
obtient en 2015, le diplôme National d’Arts Plastiques puis le diplôme National Supérieur d’Expression Plastique en 2017..Ses projets photographiques engagent une réflexion sur la présence du toxique dans notre environnement quotidien et sur ses impacts souvent imperceptibles. Elle se livre ainsi à différentes manipulations chimiques qui troublent la surface de la photographie.
En 2018, elle intègre Nos Années Sauvages, un collectif rouennais de jeunes artistes dont les projets pluridisciplinaires interrogent une vision biaisée, manipulée et altérée de l’animal et de la nature. La même année, elle devient lauréate du Prix d’Impression Photographique des Ateliers Vortex qui lui permettra d’exposer au Musée Nicéphore Niepce à Chalon-sur-Saône.
En 2019, elle est parmi les lauréats de la Bourse Impulsion de la ville de Rouen qui lui permettra de réaliser la série Les noirceurs du fleuve rouge pour sa première exposition personnelle. En 2020 elle est sélectionnée pour la résidence 1+2 à Toulouse et fait partie des lauréats du concours La Gacilly x Fisheye. Elle vit et travaille à Rouen.
Les noirceurs du fleuve rouge est un projet qui commence dans le bassin du Rio Tinto, en Espagne. La nature environnante, les sols et les eaux du fleuve présentent des taux de pollution important. Ses eaux et sols sont contaminés par des quantités impressionnantes de métaux lourds à cause de l’exploitation minière de cuivre, d’argent et d’or. Leur présence rend le fleuve acide et le teinte en rouge. Si cette contamination est parfois peu visible, si le danger qu’elle représente est souvent l’objet d’un déni, la photographie peut alors se présenter comme un moyen de la représenter, de la rendre sensible, d’y sensibiliser.
Pour en rendre compte, je redouble le processus de révélation photographique par l’ajout d’eau du fleuve lors du développement de la pellicule, qui altère l’image initiale de ce paysage. Il résulte de cette interaction chimique des images noircies dans lesquelles tentent de survivre des fragments de paysages. La dissolution de la représentation rejoue alors le conflit qui oppose l’homme à son environnement.