
Session #3 ― HOULGATE 2021
La Session #3 du Prix Mentor 2021 - Houlgate, en collaboration avec le festival Les Femmes s'Exposent a lieu le 12 juin à Houlgate. Les membres du jury et le public présent ont sélectionné les deux photographes qui se retrouveront à la finale à la fin de l'année.
Nous avons le plaisir de vous annoncer que Elea Jeanne Schmitter avec 40 ans 70kg a remporté le vote du jury et que Tami Notsani avec Safta a remporté le vote du public. Elles participeront à la finale du Prix Mentor 2021, qui aura lieu à la Scam (Paris) le 9 décembre.
Nous remercions les membres du jury qui ont donné leurs temps et expertise. Pour cette session nous avons eu le plaisir d’accueillir :
– Anne Degroux Festival Les femmes s'Exposent
– Irène Jonas Photographe & Sociologue
– Bénédicte van der Maar Photographe & Présidente, Commission des Images Fixes, La Scam
– Camille Simon Rédactrice photo, L'Obs
– Florence At Photographe & Vice-Présidente, Freelens
Merci à toutes les autres candidates qui ont participé à cette session pour la qualité de leur travail :
– Paloma Laudet No man's land
– Pauline Le Pichon Asymétrie
– Elisa Moris Vai Récit national
– Carol Müller Arbres blancs pour ciel blanc

© Elea Jeanne Schmitter Finaliste du Prix Mentor 2021 Houlgate
.jpg)
© Tami Notsani Finaliste du Prix Mentor 2021 Houlgate
Nous remercions aussi nos partenaires de leur soutien lors de la mutation du prix durant cette période de confinement.
FINALISTE DU JURY : ELEA JEANNE SCHMITTER AVEC SA SÉRIE 40 ANS 70 KG


Voir le monde à travers une perspective féminine est lié au féminisme, une niche, idéologique, atypique.
Voir le monde à travers une perspective masculine est considérée comme neutre, universel.
Cette neutralité devient très concrète dès 1970. Un homme de 40 ans et de 70 kg devient le point de référence, un modèle "type" dont notre monde est criblé : films, actualités, littérature, science, urbanisme, économie. La plupart des infrastructures et équipements que l'on utilise quotidiennement ont été pensés sans égard aux différences entre les sexes. 'à ans 70 kilos est une série illustrant les "data gap": les femmes sont tout simplement absentes de la majorité des études statistiques, au détriment de leur santé, de leur sécurité et parfois même de leur vie.
Vivre dans un monde construit autour de données et normes masculines a un impact quotidien sur la vie de femmes. Les conséquences peuvent être relativement mineurs. Frissonner dans des bureaux réglés à une norme de température masculine, par exemple, ou avoir du mal à atteindre une étagère supérieure réglée à une norme de hauteur masculine. Irritant, certainement. Injuste, Sans aucun doute. Mais pas mortel. Pas comme s'écraser dans une voiture dont les mesures de sécurité ne tiennent pas compte des mensurations des femmes. Ce n'est pas comme si votre crise cardiaque n'était pas diagnostiquée, car vos symptômes sont jugés "atypiques".
L'une des choses les plus importantes à dire sur l'écart de données entre les sexes est qu'il n'est généralement pas malveillant, ni même délibéré. Plutôt l'inverse.
C'est simplement le produit d'une façon de penser qui existe depuis des millénaires et qui est donc une sorte de non-pensée. Un double sans réfléchir, même: les hommes vont de soi, et les femmes suivent. Parce que quand nous disons humain, dans l'ensemble, nous voulons dire homme.


.jpg)
FINALISTE DU PUBLIC : TAMI NOTSANI AVEC SA SÉRIE SAFTA
Elea Jeanne Schmitter est une artiste visuelle née à Auxerre en 1993. Après des études de droit européen, elle suit des études d’art à l’Université Concordia de Montréal dont elle sort diplômée en 2018. Elle rejoint ensuite l’école Kourtrajmé sous la direction de JR en 2020.
Son travail explore les transformations profondes et intimes que peuvent engendrer la société ou le pouvoir sur l’individu.
Inspirée de l’expérience de Milgram et celle de Stanford, elle observe l’injonction de la norme dans le rapport à l’image de soi et aux reflets numériques de pratiques marginales.
Elle travaille essentiellement sur le portrait, l’intime, sur la proximité et l’invisible.
La pratique d’Eléa repose sur la photographie et la matérialité de l’image mais est souvent précédée de mois de recherches et d’immersion qui feront de sa narration une exploration des schèmes de la reconstitution et de l’archive.
La pendule qui dit non
On brode des souvenirs sur le fil du rasoir de l’oubli. Ce fil qui passe par le chat que l’on a dans la gorge en voyant l’espace vital réduit à son plus simple apparat de l’un de ces vieux qui vont « du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil et puis du lit au lit » comme le chantait le « Grand Jacques ».
(Les Vieux, 1964)
Tami Notsani dévoile les résultats d’une fouille archéologique de ses sentiments enfouis vis-à-vis de cette grand-mère maternelle restée à jamais dans sa Pologne natale en son appartement de Haïfa. On coud à notre tour des liens avec nos propres vieux ... « et dire que tout finit par cette pièce vide et ce soleil qui y brille de son insolente éternité ! ».
Roland Chalrémat
.jpg)
.jpg)
«Tami Notsani a l’art de mettre le monde au carré, comme sculpture trouvée ou comme dessin par défaut.» Christian Bernard
Née en Israël en 1972, Tami Notsani vit et travaille à Paris et en Israël. Quittant des études scientifiques pour la photographie au sein de l’école des Beaux-Arts de Jérusalem, Bezalel, elle poursuit son parcours avec un troisième cycle au Fresnoy, studio national d’art contemporain. À travers une pratique qui évolue entre la photographie, la vidéo et plus récemment l’installation et les performances participatives, elle mène une réflexion approfondie autour de l’identité, l’intime, la mémoire, la transformation et la transmission.
Elle développe un travail artistique où l’image tient une place essentielle. « Ses photographies montrent un univers familier, soumis à une inéluctable évolution dans le temps, les paysages s’y modifient, les personnes changent d’apparence, les similitudes des repères géographiques se superposent. L’idée d’une identité et sa relation à l’Histoire y devient fondamentale, notamment dans ses récentes installations performatives au sein desquelles les spectateurs sont invités à prendre part.» Anna Olszewska
Ses œuvres ont été présentées en France et à l’étranger dans de nombreuses institutions et manifestations d’art contemporain, parmi lesquelles: le Mois Européen de la photographie, MNHA, Luxembourg, « Au bazar du genre », MUCEM, Marseille, MAMCO, Genève, Nuit Blanche, Paris, Emily Harvey Gallery, New York, Musée d’art d’Ashdod, Israël, ainsi que Les Rencontres Photographiques d’Arles.
Son travail figure dans plusieurs collections et institutions telles que le Mamco à Genève, la collection départementale de Seine-Saint-Denis, le musée d’art d’Ashdod et la banque Discount en Israël, ainsi que dans diverses collections privées en France, Israël, États-Unis, Hongrie, Suisse et Italie.
